Qu'est-ce que l'hypnose?
Il faut savoir que le terme « hypnose » vient du grec (hupnoein) signifiant « endormir », cependant les recherches en neurosciences ont permis de comprendre que l’hypnose n’a rien à voir avec le sommeil, mais plutôt à un état de lâcher-prise cérébral permettant une hypersuggestibilité.
C’est donc un état modifié de la conscience et de détente qui peut être dirigée ou induite par l'individu lui-même. En fait, il n'y a que de l'auto-hypnose dirigée, car le phénomène est généré par le sujet. L'idée d'être soumis à la volonté d'une autre personne n'est qu'un mythe véhiculé par les hypnotiseurs de spectacles et les magiciens.
Conception bio-psychosociale de l’hypnose
Comme l’hypnose et l’hypnothérapie sont utilisées de plus en plus en contexte de soin, il est légitime que la science cherche à expliquer le phénomène. Cependant, il n’est pas simple de définir scientifiquement ce qu’est l’hypnose car il s’agit d’un état physiologique objectif, mais également un état subjectif qui est ressenti différemment par les personnes qui se manifeste dans un contexte culturel et social. La meilleure explication réside dans une conception bio-psychosociale car le phénomène hypnotique implique des aspects biologiques, psychologiques et sociaux.
(Jensen et al., 2016) soulignent qu’un nombre croissant de recherches soutiennent l’efficacité de l'hypnose et des traitements hypnotiques pour le bénéfice des personnes souffrant de diverses affections, y compris la douleur aiguë ( Landolt & Milling, 2011 ; Madden, Middleton, Cyna, Matthewson, & Jones, 2012 ; GH Montgomery, DuHamel, & Redd, 2000 ; Patterson & Jensen, 2003 ; Tomé-Pires & Miró, 2012 ), douleur chronique ( Elkins, Jensen, & Patterson, 2007 ; Jensen & Patterson, 2006 ; Jensen, 2009 ; GH Montgomery et al., 2000 ; Patterson & Jensen, 2003 ; Tomé-Pires & Miró, 2012 ), syndrome du côlon irritable (Rutten, Reitsma, Vlieger et Benninga, 2013 ; Tan, Hammond et Joseph, 2005 ) du stress et de l'anxiété ( Golden, 2012 ; Hammond, 2010 ). Il a également été suggéré que l'hypnose pourrait améliorer l'efficacité et les avantages d'autres approches thérapeutiques, telles que la thérapie cognitivo-comportementale ( Kirsch, Montgomery et Sapirstein, 1995).
De plus, contrairement à de nombreuses interventions biologiques telles que les médicaments analgésiques contre la douleur qui peuvent avoir des coûts financiers importants (en raison de la nécessité d'une utilisation continue), des effets secondaires négatifs et des coûts sociaux (associés à des problèmes de dérivation), les interventions hypnotiques sont relativement faciles et peu coûteuses. à fournir, ont une pléthore d'« effets secondaires » bénéfiques (comme un sentiment accru de contrôle de la douleur et de son impact, un sentiment accru de bien-être) et ont très peu d'effets secondaires négatifs ( Jensen et al., 2006 ). Compte tenu de leur efficacité, de leur faible coût et de leur profil d'effets secondaires positifs, les données suggèrent que la formation à l'autohypnose devrait être considérée comme un traitement de « première ligne » pour de nombreuses maladies chroniques.
Cependant, de nombreuses questions demeurent quant aux mécanismes qui expliquent les effets de l'hypnose. Bien qu'un certain nombre de modèles aient été proposés pour expliquer ces effets ( Bányai, 1991 ; Barnier, Dienes, & Mitchell, 2008 ; Gruzelier, 1998 ; Kirsch, 1991 ; Lynn, Kirsch, & Hallquist, 2008 ; Nash, 2008 ; Rainville & Price , 2004 ; D. Spiegel, 2008 ; H. Spiegel, 2007 ; Wagstaff, David, Kirsch et Lynn, 2010 ; Woody et Sadler, 2008), aucune théorie ou modèle n'a été approuvé par la majorité des chercheurs et cliniciens en hypnose. De plus, le domaine manque d'un modèle ou d'un cadre global pour organiser les nombreux facteurs qui peuvent contribuer à la réponse hypnotique, car chaque modèle existant se concentre uniquement sur certains aspects de l'hypnose à l'exclusion des autres ( Hammond, 2005 ).
Conformément aux valeurs véhiculées par le travail social, plusieurs théoriciens comme (Jensen et al., 2016) proposent un modèle hypothétique des rôles pour les facteurs biologiques, psychologiques et sociaux, et leurs interactions - c'est-à-dire un modèle bio-psychosocial de l'hypnose.
Facteurs biologiques associés à la réponse hypnotique
Les personnes qui obtiennent un score élevé sur les échelles d'hypnotisabilité présentent des modèles de réponses neurophysiologiques aux inductions et suggestions hypnotiques différents de celles des personnes qui obtiennent un score faible sur les échelles insaisissabilité. Les recherches semblent démontrer que pratiquement toutes les zones cérébrales impliquées dans le traitement de la douleur sont affectées par l'hypnose et l'analgésie hypnotique. Les résultats concernant l'hypnose et les mesures évaluées par EEG des états cérébraux semblent montrer un modèle assez cohérent d'activité thêta plus élevée parmi les hauts, par rapport aux bas ; augmente et diminue à la fois dans la plupart des bandes passantes avec l'hypnose, à l'exception de la thêta, qui a tendance à montrer des augmentations avec l'hypnose dans les hauts et les bas, les effets plus forts de l'hypnose et des suggestions hypnotiques sur l'activité cérébrale chez les hauts que chez les bas. Bien qu'un certain nombre de zones cérébrales spécifiques puissent être impactées par l'hypnose, les zones corticales frontales (en particulier le cortex préfrontal dorsolatéral) et cingulaires semblent être le plus souvent impactées. De plus, l'hypnose est associée à une asymétrie hémisphérique du cerveau. (Jensen et al., 2016) Ajoutent que l'hypnose et la réponse hypnotique sont associées à la fois à des augmentations et à des diminutions de la connectivité fonctionnelle entre les zones du cerveau.
Il faut ici préciser qu’il n'y a pas encore de « signature » cérébrale claire de l'hypnose. Cependant, il est intéressant de remarquer que les mesures de l’activité cérébrale semblent changer en réponse à inductions hypnotiques et suggestions, mais pour la plupart, les zones et le type d'activité semble être plus étroitement liée et cohérente avec les suggestions faites, plutôt que l'hypnose en soi. Les suggestions pour « lâcher prise » peuvent être associées à une diminution de l'activité frontale, tandis que les suggestions pour l'analgésie semblent être associées à une augmentation de l'activité frontale car les systèmes exécutifs sont engagés pour supprimer l'expérience de la douleur. De plus, les réponses neurophysiologiques à l'hypnose et aux suggestions hypnotiques diffèrent systématiquement entre les individus ayant une hypnotisabilité élevée ou faible. (Jensen et al., 2016)
Facteurs psychologiques associés à la réponse hypnotique
Les facteurs psychologiques le plus souvent supposés jouer un rôle dans la réponse à l'hypnose et aux suggestions hypnotiques comprennent l'hypnotisabilité, les attentes, la capacité d'absorption/imaginative, la motivation et les attitudes envers l'hypnose.
La motivation a rarement été testée comme prédicateur de la réponse à l'hypnose, mais lorsqu'elle est examinée, la motivation montre des associations positives avec la réponse hypnotique. Un certain nombre de théoriciens ont émis l'hypothèse que le succès et la réponse aux traitements hypnotiques dépendent au moins en partie d'une motivation accrue du sujet ( Barber, 1969 ; Hammond, 2005 ; Lynn et al., 2008 ; Patterson, Adcock, & Bombardier, 1997 ; Spanos, 1986 ; RW White, 1941). Les attitudes envers l'hypnose ont rarement été testées comme prédicateurs de la réponse à l'hypnose. Les attitudes vis-à-vis de l'hypnose ont été proposées comme d'importants prédicateurs de la réponse hypnotique par un certain nombre de théoriciens depuis au moins 40 ans ( Barber, 1969 ; Lynn & Kirsch, 2006 ; Spanos & Chaves, 1989 )
Facteurs sociaux associés à la réponse hypnotique
Bien que pratiquement tous les théoriciens reconnaissent que l'hypnose a un contexte social, et qu'un certain nombre de théories incluent spécifiquement « le social » dans l'étiquette qu'ils donnent à leur théorie, il y a eu peu de recherches examinant les associations entre les mesures de facteurs sociaux (comme le rapport et contexte) et la réponse à l'hypnose et aux suggestions hypnotiques ( Radtke & Stam, 2008) Alors que les modèles socio-cognitifs de l'hypnose soutiennent que la réponse hypnotique a à la fois des composantes cognitives et sociales, Radtke et Stam (2008) ont soutenu que ces modèles ont tendance à se concentrer davantage sur les facteurs cognitifs plutôt que sur les aspects sociaux de l'hypnose. Cependant, les recherches ont démontré qu’il y a un rapport étroit entre l’alliance thérapeutique et l’hypnotisabilité. Ainsi, on peut affirmer que le lien collaboratif et affectif entre un clinicien et un client/patient est souvent considéré comme un élément essentiel de toute relation thérapeutique, y compris l'hypnose.
C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles seuls deux facteurs sociaux ont été examinés en ce qui concerne leur association aux réponses à l'hypnose : le rapport (également appelé « alliance thérapeutique », « résonance » et « l'harmonie », entre autres étiquettes) et contexte social. En d'autres termes, un mauvais rapport thérapeute-patient peut inhiber la réactivité hypnotique des sujets mais l’inverse est tout aussi véridique. En plus, les recherches semblent démontrer que le contexte social influence la réponse hypnotique. (Jensen et col, 2016) ajoutent que les théoriciens socio-cognitifs ont soutenu que les attentes dépendent souvent du contexte et que placer les sujets dans un contexte hypnotique peut faciliter les attentes et d'autres processus psychologiques qui facilitent ensuite l'augmentation de la réponse hypnotique ( Coe & Sarbin, 1977 , 1993 ; Spanos, 1991 ; Spanos & Coe, 1992 ). Il est intéressant de remarqué que Hylands-White et Derbyshire ( Hylands-White et Derbyshire, 2007 ) ont découvert qu'une procédure de relaxation qualifiée d'« hypnose » produisait une réduction de la douleur plus importante que la même procédure qualifiée de « relaxation ». Spanos et ses collègues ( Spanos, Kennedy et Gwynn, 1984 ) ont démontré que le contexte hypnotique peut modérer l'association entre l'hypnotisabilité et la réponse aux suggestions d'analgésie hypnotique.
Conclusion
Il est essentiel de prendre en compte les aspects biologiques, psychologiques et sociaux afin de comprendre l’hypnose ou l’hypnothérapie dans sa dimension globale. Un être humain n’est pas une machine ni un vase clos imperméable aux influences sociales. Au contraire, la compréhension de l’aspect social de la vie humain est essentielle pour comprendre la dynamique de la vie humaine. Il en est de même pour le phénomène de l’hypnose. Comprendre l’aspect social de sa problématique permet d’élargir la conscience et de réduire la culpabilité ou le blâme imputé à la personne. Ainsi, vous ne serez pas surpris de voir l’aspect social de mon approche ni la pertinence de l’évaluation du fonctionnement social dans la démarche proposée. Pour ce qui est du degré d’efficacité de l’hypnose ou d’hypnotisabilité de la personne, on peut donc conclure que la qualité de la relation thérapeutique est associée à une plus grande réponse aux suggestions hypnotiques.
Sources et références
(Jensen et col, 2016) Article intitulé : MÉCANISMES DE L'HYPNOSE : Vers le développement d'un modèle biopsychosocial NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 1 janvier 2016, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4220267/
Conception scientifique de l’hypnose
(M. Posner &M. Rothbart, 2010) citent Raz et Shapiro (2002) :
« Historiquement, l'hypnose était définie comme un état de conscience altéré, caractérisé par une adhésion accrue à la suggestion et une attention extrêmement focalisée. Alors que cette définition suppose une vision théorique spécifique, au fil des ans, cette caractérisation de l'hypnose a été progressivement affinée et modifiée pour refléter une approche plus théoriquement neutre. »
En plus d’être un état de relaxation physique et mental, il y a un large consensus pour considérer l’hypnose comme un état altéré de conscience. Cependant, (S. Chowdhary & al., 2013) précisent que la conscience peut être définie comme la conscience subjective de l'expérience momentanée interprétée dans le contexte de la mémoire personnelle et de l'état présent. L'état modifié de conscience est également défini en termes de changement dans l'expérience subjective de la personne. Une définition populaire est celle donnée par Tart en 1990. Selon cette compréhension des états altérés de conscience ou de transe, l'hypnose peut être considérée comme une seule, car elle modifie les mécanismes de fond de la conscience, car des changements forts et multiples dans les expériences conscientes sont vécus comme des suggestions hypnotiques.
(D. Desouza & al. 2020) affirment que l’hypnose constitue un état biologique, et que de nombreux facteurs physiologiques et biologiques jouent un rôle ( Ogawa et al.,1993 ). On pense que l'hypnose impliquerait une altération de la conscience accompagnée d'une conscience périphérique réduite et d'une suggestibilité accrue ( Spiegel et Spiegel 2004 ), ce qui pourrait induire, chez la personne et par la personne concernée, des changements dans la perception, l'émotion, la pensée et le comportement ( Cojan et al. 2009). Plus précisément, l'hypnose implique une attention très focalisée, appelée absorption ( Tellegen et Atkinson 1974 ), en combinaison avec la dissociation, la compartimentation de l'expérience ( Elkins et al. 2015 ) et la suggestibilité, décrite comme une réactivité comportementale sans jugement aux instructions des autres ( Spiegel et Spiegel 2004 ).
(A.Vickers & C.Zollman, 1999) prétendent que l'hypnose constitue l'induction d'un état de relâchement physique et psychique, avec une suggestibilité accrue et une suspension des facultés critiques. Une fois dans cet état de relaxation atteint, parfois appelé transe hypnotique, les patients reçoivent des suggestions thérapeutiques pour encourager et motiver les personnes dans leurs changements de comportement ou le soulagement de leurs symptômes. Par exemple, dans un traitement pour arrêter de fumer, un praticien de l'hypnose pourrait suggérer que le patient ne trouvera plus de fumer agréable ou nécessaire. L'hypnose pour un patient souffrant d'arthrite peut inclure une suggestion que la douleur peut être baissée comme le volume d'une radio.
(J. Tuominen & al., 2021) affirment que le cerveau peut être déplacé dans un état différent à l'aide d'un simple signal social, comme le suggèrent des tests sur des sujets hautement hypnotisables. Cependant, ils disent également qu’il est difficile de démontrer un état cérébral global altéré. L'activation cérébrale varie considérablement au cours de l'éveil et peut être volontairement influencée.
(Dr. F. Hoeft & al. 2012) ajoutent qu’il semblerait que le contrôle cognitif amélioré durant l’état hypnotique soit associé à une détection réduite des conflits - absorption dans la tâche couplée à la dissociation d'autres tâches concurrentes. Les données de cette étude soutiendraient une description de l'hypnose comme « une attention et une intention sans conflit ».
Définitions des termes relatifs à l'hypnose
Qu'est-ce que l'hypnothérapie ?
On considère traditionnellement l’hypnothérapie comme l’utilisation de l’hypnose, mais aussi d’un amalgame de plusieurs techniques à des fins d’aide et de soutien ou permettant de stimuler le pouvoir d’agir, le rétablissement ou le fonctionnement personnel et social d’un individu. (Arzoo & A. Sidana, 2020) ajoutent que l'hypnothérapie clinique peut aider à gérer le deuil ou les difficultés quotidiennes, favoriser l’acceptation le fonctionnement quotidien ainsi que l'utilisation de mécanismes d'adaptation pour faire face aux deuils ou à la difficulté. (J. Clin, 2014) ajoute qu’il y a eu une prolifération récente des applications d'hypnose. L'hypnose est de plus en plus utilisée à des fins de soins de santé et de bien-être ( Hartman & Zimberoff, 2011 ; Montgomery, David, Winkel, Silverstein, & Bovbjerg, 2002 ; Montgomery, Bovbjerg, Schnur et al., 2007 ; Montgomery, Schnur, & Kravits, 2012 ) et des travaux initiaux indiquent que les interventions d'hypnose en cabinet ou sur Internet peuvent être efficaces pour divers résultats, tels que le sommeil, la fatigue, l'humeur et la qualité de vie ( Farrell-Carnahan, Ritterband et Bailey, 2010).
Pour y parvenir, l’hypnothérapie utilise les suggestions hypnotiques (directes, indirectes, post-hypnotiques). (J. Tuominen & al., 2021) affirment que les suggestions hypnotiques peuvent avoir des effets profonds sur le comportement et l'expérience de certains individus, par exemple en produisant des hallucinations d'apparence réaliste ( Oakley et Halligan 2013 ). Ce qui est confirmé par (A.Vickers & C.Zollman, 1999). En fait, ils affirment que l'hypnose est l'induction d'un état profondément détendu, avec une suggestibilité accrue et une suspension des facultés critiques. Une fois dans cet état, parfois appelé transe hypnotique, les patients reçoivent des suggestions thérapeutiques pour encourager les changements de comportement ou le soulagement de certains symptômes.
L’hypnothérapie sous l’angle des thérapies de relaxation
(A.Vickers & C.Zollman, 1999) ajoutent que l’hypnothérapie constitue également l’utilisation de techniques de relaxation et de méditation à des fins cliniques ou de soutien. C’est donc également une thérapie de relaxation. Un exemple bien connu de technique de relaxation est connu sous le nom de relaxation musculaire séquentielle (SMR), relaxation progressive et relaxation de Jacobson. La méthode Mitchell consiste à adopter des positions corporelles opposées à celles associées à l'anxiété (doigts écartés plutôt que mains serrées, par exemple). Dans l'entraînement autogène, les sujets se concentrent sur l'expérience de sensations physiques, telles que la chaleur et la lourdeur, dans différentes parties de leur corps dans une séquence apprise. D'autres méthodes encouragent l'approfondissement et le ralentissement de la respiration et une tentative consciente de relâcher la tension pendant l'expiration. Ils ajoutent que les techniques de visualisation et d'imagerie s'apparentent un peu à l'hypnose : l'induction d'un état de relaxation suivie de l'utilisation de la suggestion. Les principales différences sont que les suggestions sont visuelles et généralement générées par les patients eux-mêmes. Dans le traitement du cancer, par exemple, on peut demander aux patients de penser à une image qui représente leur système immunitaire tuant les cellules cancéreuses. Un patient pourrait imaginer les cellules immunitaires comme des requins et les cellules cancéreuses comme de petits poissons mangés ; un autre pourrait penser à un jeu informatique dans lequel les cellules cancéreuses sont « zappées » par des vaisseaux spatiaux. La pratique de la méditation se concentre sur l'apaisement ou la vidange de l'esprit. Ils peuvent, alternativement, tenter d'atteindre un état « d'observation détachée », dans lequel ils sont conscients de leur environnement, mais ne s'impliquent pas dans la réflexion sur celui-ci.
Et si l’hypnothérapie était une technique d’art-thérapie psychique ?
La visualisation utilisée dans la relaxation hypnotique fait appel à la créativité, la sensibilité et l’intuition donc au sens artistique de la personne. De ce fait, il n’est pas surprenant d’associer l’hypnothérapie à l’art-thérapie. Selon le site d'information médicale « passeport-santé » l’art-thérapie consiste à utiliser le processus créatif à des fins thérapeutiques. L'art-thérapie utilise la création artistique (dessin, peinture, collage, sculpture, etc.) pour prendre contact avec sa vie intérieure (sentiments, rêves, inconscient, etc.), l'exprimer et se transformer. Cette pratique est très répandue dans les secteurs de la santé. Elle permet de développer une meilleure confiance en soi et favorise la réadaptation. De plus, certaines écoles de pensée considèrent que l’art-thérapie peut dépasser le cadre traditionnel de la thérapie et avoir des visées humanitaires et thérapeutiques plus larges. Elle permettrait de venir en aide aux personnes malades, handicapées ou aux prises avec de la douleur chronique ou des problèmes moteurs, par exemple. En art-thérapie, le but du processus n’est pas artistique. La démarche thérapeutique consiste à laisser progressivement surgir ses images intérieures, qui peuvent être autant le reflet d'expériences du passé que de rêves auxquels on aspire. Le geste créateur fait appel au corps qui se met en mouvement pour créer une œuvre concrète. Dans le même élan, il sollicite l'imagination, l'intuition, la pensée et les émotions. Les images ou les formes ainsi créées, en plus de dévoiler certains aspects de soi, peuvent générer une vision et des comportements nouveaux qui contribueront à des guérisons physiques, émotives ou spirituelles. Bien que peu d’études scientifiques bien contrôlées aient été publiées sur l’art-thérapie, voici les principales références relatives à son efficacité.
Une étude aléatoire avec groupe témoin a été menée auprès de 40 personnes âgées de 70 ans à 97 ans. Les résultats révèlent qu’une intervention d’art-thérapie basée sur l’observation d’œuvres d’art améliore le bien-être émotionnel et divers paramètres physiologiques (pression artérielle, fatigue, douleur, etc.).
En 2010, 2 revues ont conclu qu’une approche d’art-thérapie pouvait être bénéfique chez les gens souffrant de cancer, à plusieurs niveaux de l’évolution de la maladie. Parmi les articles recensés, quelques résultats ont montré une diminution des niveaux d’anxiété et de dépression des patients, une amélioration de leur qualité de vie, ainsi que des effets positifs sur leur croissance personnelle, leur capacité à affronter la maladie et sur leur interaction sociale. Des effets positifs de l’art thérapie (baisse de l’anxiété et du stress) ont également été constatés auprès d’aidants familiaux.
D’après les résultats d’une étude aléatoire menée auprès de 36 étudiantes en sciences infirmières, une séance d’art-thérapie incluant dessins, peinture, écriture et collage pourrait être bénéfique afin de réduire le stress et l’anxiété et favoriser des émotions positives. L'auteur d’un article scientifique regroupant des études de cas et quelques études cliniques a étudié la contribution de l’art-thérapie au traitement du stress. Selon le chercheur, l’art-thérapie pourrait aider les personnes, qu’elles soient victimes ou témoins, à mieux gérer l’ensemble de leurs symptômes de stress d'ordre physique, cognitif, émotif et comportemental. En 2010, une étude clinique a été réalisée auprès de 22 enfants souffrant d’asthme. Elle a permis d’observer que les enfants recevant une séance hebdomadaire d’art-thérapie pendant 7 semaines montraient une diminution des niveaux d’anxiété et une amélioration de leur qualité de vie.
L’hypnothérapie sous l’angle des approches « corps-esprit »
Pour leur part, le Dr Sylvie Dodin Gynécologue et Claudine Blanchet Ph.D. (S. Dodin & C. Blanchet 2010) classent l’hypnothérapie dans la catégorie des approches dites « corps-esprit ». Elles ajoutent que l’on regroupe sous le nom d’approches corps-esprit une foule de techniques et de thérapies qui mettent l’accent sur les interactions entre les pensées, les émotions, le psychisme et le corps physique. L’étude de ces interactions a donné lieu à une discipline qu’on appelle psychoneuroimmunologie. Elle explore les liens complexes entre la conscience (psycho), le système nerveux (neuro) et les mécanismes de défense de l’organisme contre les agents infectieux et la division cellulaire aberrante (immunologie).
En anglais, on l’appelle couramment « mind-body medicine ». Ce n’est toutefois pas une technique médicale à proprement parler. Il s’agit plutôt d’un concept plus ou moins bien défini qui propose de prendre en compte, dans quelque thérapie que ce soit, non seulement les aspects strictement physiques ou matériels, mais également ce qui relève de la « conscience ».
Les grands médecins, philosophes et penseurs de l’Antiquité affirmaient que l’esprit influence la santé et vice versa. On n’a toutefois pu entreprendre de vérifier scientifiquement cette notion que dans la deuxième moitié du XXe siècle, avec l’apparition de spécialités comme les neurosciences. C’est alors qu’on s’est mis à étudier, entre autres, l’influence que pouvaient avoir les pensées, les croyances, les émotions et les sentiments sur la mobilisation des défenses immunitaires par l’organisme.
Le domaine des approches corps-esprit n’est pas défini avec précision. Il est clair que les interventions purement physiques (chirurgie, médication, manipulations corporelles) n’en font pas partie, même si la relation personnelle entre un intervenant et son patient pourrait avoir une certaine influence sur l’issue d’un traitement. Même si plusieurs approches comme l’abandon corporelle, le toucher thérapeutique ou les techniques énergétiques ou la programmation neurolinguistique pourrait faire partie de cette catégorie, on convient généralement que les approches qui composent plus spécifiquement la psycho-neuroimmunologie sont les suivantes :
Le Dr Sylvie Dodin Gynécologue et Claudine Blanchet Ph.D. (S. Dodin & C. Blanchet 2010) soulignent que les approches « corps-esprit » peuvent permettre d’aider dans le traitement de nombreux problèmes de santé. Elles affirment que diverses approches associées à la psychoneuroimmunologie ont donné de bons résultats dans le traitement de l’incontinence fécal, de l’hypertension, du déficit de l’attention, du diabète, de l’obésité, du syndrome de l’intestin irritable et des troubles cardiovasculaires. Récemment elles ont aussi participé au soulagement des symptômes de la ménopause, de l’insomnie, du stress ou d’anticipation de certaines situations anxiogènes et de la douleur, notamment dans les cas d’arthrite rhumatoïde, d’arthrose, de maux de tête, de maux de dos, de fibromyalgie, et de douleurs chroniques. Elles ont également été associées à des interventions chirurgicales ou à d’autres traitements médicaux. Elles sont aussi employées pour améliorer la qualité de vie des personnes aux prises avec des maladies graves, dont le cancer. Enfin, quelques essais cliniques aléatoires, publiés en 2009, évoquent la possibilité que des interventions de yoga et de relaxation puissent contribuer au traitement de l’asthme.
Les résultats d’une méta-analyse menée en 2002 indiquent que la prise en charge consciente de leur maladie par les sujets est associée de façon significative à une amélioration des indicateurs physiologiques de la santé. À l’opposé, le déni de la maladie ou le fait d’adopter une attitude ne faisant pas appel à la conscience active entraîne une détérioration de l’état de santé. Dans un essai mené en 2003 auprès de 148 personnes atteintes du sida, on a pu observer que les sujets qui participaient à un groupe de relaxation obtenaient de meilleurs résultats aux tests de qualité de vie que ceux qui participaient à un groupe de soutien, ou que ceux qui étaient en attente pour ce type de traitement. Les résultats d’observations menées en 2003 auprès d’un groupe de 42 sujets souffrant de troubles cardiovasculaires aigus ont révélé que les patients dont l’attitude était généralement hostile ou qui avaient été récemment exposés à des situations de stress présentaient un taux élevé de monocytes. Les monocytes sont des globules blancs mononucléaires que les chercheurs associent de plus en plus à l’instabilité de l’activité des plaquettes sanguines, laquelle est responsable de divers troubles cardiovasculaires. À l’inverse, les sujets qui se sentaient soutenus par leur entourage sur le plan émotionnel présentaient un taux moins important de monocytes. Les chercheurs croient que les sujets dont le taux de monocytes est moins élevé auraient de meilleures chances de survie, mais cela reste à démontrer. Dans une vaste synthèse publiée en 2002, des chercheurs australiens ont relevé 6 essais dont les résultats indiquent que diverses interventions d’ordre psychologique peuvent avoir un effet bénéfique sur l’immunité. Ils soulignent cependant que les preuves à cet égard sont nettement insuffisantes pour tirer des conclusions définitives et élaborer des protocoles thérapeutiques dont les effets seraient clairement prédictibles. Pourtant, en 2002, des chercheurs américains rapportaient avoir observé une augmentation du nombre de cellules tueuses naturelles chez des patientes traitées pour le cancer du sein et à qui on avait proposé des séances de visualisation et d’autohypnose. En 2003, un essai à double insu avec placebo a été mené auprès de 48 étudiants durant la période d’examens scolaires. Les résultats ont indiqué que le recours à des techniques de maîtrise du stress permettait de contrer significativement l’affaiblissement de l’immunité (diminution du nombre de cellules tueuses) associé au stress en période d’examens. On avait obtenu des résultats similaires dans 2 essais semblables menés précédemment, de même que dans des essais menés auprès de sujets atteints d’herpès génital ou infectés par le VIH. En 2009, 2 petites études ont été réalisées auprès d’étudiants universitaires en médecine (14 personnes) et en sciences infirmières (32 personnes). Après 16 semaines de yoga ou 8 semaines de méditation, leurs niveaux de stress, d’anxiété et de symptômes de dépression ont diminué de façon significative.
Choisir son approche « corps-esprit »
Le Dr Sylvie Dodin Gynécologue et Claudine Blanchet Ph.D. (S. Dodin & C. Blanchet 2010) soulignent que la recherche sur les approches corps-esprit est encore bien jeune. Même s’il ne fait plus de doute qu’elles soient « bonnes pour la santé », il est difficile de savoir précisément dans quelle mesure et de connaître l’effet exact de telle approche sur tel élément spécifique de la santé.
Pour choisir une approche particulière, on peut d’abord se demander si l’on veut y recourir dans un esprit de prévention ou pour affronter un problème ponctuel précis. Pour prévenir les maladies ou promouvoir le bien-être, on pourra faire appel aux techniques qui permettent de gérer le stress, comme la méditation, le yoga, le tai-chi ou le training autogène. En cas de maladie, que ce soit pour contribuer à la guérison ou pour améliorer la qualité de vie, on pourra avoir recours à des approches plus « pointues » comme les psychothérapies, l’hypnose ou le biofeedback. Elles ajoutent que la plupart des organismes de recherche et d’information sur le cancer suggèrent aux patients d’entreprendre – parallèlement aux traitements classiques – une démarche personnelle susceptible de mettre en œuvre leurs ressources intérieures d’autoguérison. On peut certainement appliquer ce conseil pour n’importe quelle autre maladie, grave ou bénigne.
Même si l'hypnose a été connue à cause des spectacles de foire, il ne faudrait pas croire à un pouvoir magique, mais simplement à l'utilisation de certaines facultés de notre cerveau. Son utilité est suggérée pour plusieurs problèmes, attitudes, habitudes, et réactions corporelles. Aujourd'hui, plusieurs hôpitaux utilisent l'hypnothérapie et l'hypnose médicale comme une approche complémentaire à certains traitements comme le cancer, l'infertilité, la gestion de la douleur, la gestion du stress, les toxicomanies, etc.
Je crois personnellement que l'hypnose doit être considérée comme un soutien psychique qui permet d'amplifier ou de compléter certaines thérapies, car c'est un moyen d'accéder aux ressources inconscientes de la personne afin de permettre l'émergence de nouveaux comportements plus créatifs et plus positif pour la vie de la personne. Son utilisation est en lien avec « la réappropriation du pouvoir d'agir ».
On pourrait également décrire le cheminement proposé comme une approche axée sur « la réduction des méfaits » à travers la réduction de certains stress situationnels facilitant ainsi la souplesse psychologique, l'adaptation, le développement de la résilience permettant ainsi de mobiliser les ressources internes et externes dans une dynamique de changement de la personne en en interaction avec son environnement. La conception de l'identité sous l’angle d'une interaction entre le social interne et le social externe permet également d’intensifier la conscience de son pouvoir d'agir sur soi et sur certains éléments de son environnement.
Sources et références
(Arzoo & A. Sidana, 2020) Article intitulé : L'hypnothérapie clinique dans la résolution du deuil, NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 9 mars 2020, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7173667/
(D. Arztel, 2016) Article intitulé : L'efficacité, la sécurité et les applications de l'hypnose médicale, NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 1 août 2017, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4873672/
(H Jiang et al., 2017) Article intitulé : Activité cérébrale et connectivité fonctionnelle associées à l'hypnose NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 1 août 2017,
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/search/all/?term=brain+activity+and+functional+connectivity+associated+with+hypnosis
(J. Clin, 2014) Article intitulé : Hypnose : Une revue systématique des applications d’hypnose NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 1 août 2017,
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3804912/
(S. Dodin & Dr. Sylvie Dodin Gynécologue Claudine Blanchet Ph.D.
C. Blanchet 2010) Article intitulé : Approche corps-esprit principes d’action et applications. Mis en ligne en avril 2010 sur le site Passeport santé.net
https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=approches_corps_esprit_th
(Médoucine, 2018) Article intitulé : Fiche Art-thérapie
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Publié en ligne en décembre 2018.
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(J. Tuominen & al., 2021) Article intitulé : État cérébral séparé pendant l'hypnose
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(A.Vickers & C.Zollman, 1999)Article intitulé : Thérapies d'hypnose et de relaxation
NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 20 novembre 1999
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C’est donc un état modifié de la conscience et de détente qui peut être dirigée ou induite par l'individu lui-même. En fait, il n'y a que de l'auto-hypnose dirigée, car le phénomène est généré par le sujet. L'idée d'être soumis à la volonté d'une autre personne n'est qu'un mythe véhiculé par les hypnotiseurs de spectacles et les magiciens.
Conception bio-psychosociale de l’hypnose
Comme l’hypnose et l’hypnothérapie sont utilisées de plus en plus en contexte de soin, il est légitime que la science cherche à expliquer le phénomène. Cependant, il n’est pas simple de définir scientifiquement ce qu’est l’hypnose car il s’agit d’un état physiologique objectif, mais également un état subjectif qui est ressenti différemment par les personnes qui se manifeste dans un contexte culturel et social. La meilleure explication réside dans une conception bio-psychosociale car le phénomène hypnotique implique des aspects biologiques, psychologiques et sociaux.
(Jensen et al., 2016) soulignent qu’un nombre croissant de recherches soutiennent l’efficacité de l'hypnose et des traitements hypnotiques pour le bénéfice des personnes souffrant de diverses affections, y compris la douleur aiguë ( Landolt & Milling, 2011 ; Madden, Middleton, Cyna, Matthewson, & Jones, 2012 ; GH Montgomery, DuHamel, & Redd, 2000 ; Patterson & Jensen, 2003 ; Tomé-Pires & Miró, 2012 ), douleur chronique ( Elkins, Jensen, & Patterson, 2007 ; Jensen & Patterson, 2006 ; Jensen, 2009 ; GH Montgomery et al., 2000 ; Patterson & Jensen, 2003 ; Tomé-Pires & Miró, 2012 ), syndrome du côlon irritable (Rutten, Reitsma, Vlieger et Benninga, 2013 ; Tan, Hammond et Joseph, 2005 ) du stress et de l'anxiété ( Golden, 2012 ; Hammond, 2010 ). Il a également été suggéré que l'hypnose pourrait améliorer l'efficacité et les avantages d'autres approches thérapeutiques, telles que la thérapie cognitivo-comportementale ( Kirsch, Montgomery et Sapirstein, 1995).
De plus, contrairement à de nombreuses interventions biologiques telles que les médicaments analgésiques contre la douleur qui peuvent avoir des coûts financiers importants (en raison de la nécessité d'une utilisation continue), des effets secondaires négatifs et des coûts sociaux (associés à des problèmes de dérivation), les interventions hypnotiques sont relativement faciles et peu coûteuses. à fournir, ont une pléthore d'« effets secondaires » bénéfiques (comme un sentiment accru de contrôle de la douleur et de son impact, un sentiment accru de bien-être) et ont très peu d'effets secondaires négatifs ( Jensen et al., 2006 ). Compte tenu de leur efficacité, de leur faible coût et de leur profil d'effets secondaires positifs, les données suggèrent que la formation à l'autohypnose devrait être considérée comme un traitement de « première ligne » pour de nombreuses maladies chroniques.
Cependant, de nombreuses questions demeurent quant aux mécanismes qui expliquent les effets de l'hypnose. Bien qu'un certain nombre de modèles aient été proposés pour expliquer ces effets ( Bányai, 1991 ; Barnier, Dienes, & Mitchell, 2008 ; Gruzelier, 1998 ; Kirsch, 1991 ; Lynn, Kirsch, & Hallquist, 2008 ; Nash, 2008 ; Rainville & Price , 2004 ; D. Spiegel, 2008 ; H. Spiegel, 2007 ; Wagstaff, David, Kirsch et Lynn, 2010 ; Woody et Sadler, 2008), aucune théorie ou modèle n'a été approuvé par la majorité des chercheurs et cliniciens en hypnose. De plus, le domaine manque d'un modèle ou d'un cadre global pour organiser les nombreux facteurs qui peuvent contribuer à la réponse hypnotique, car chaque modèle existant se concentre uniquement sur certains aspects de l'hypnose à l'exclusion des autres ( Hammond, 2005 ).
Conformément aux valeurs véhiculées par le travail social, plusieurs théoriciens comme (Jensen et al., 2016) proposent un modèle hypothétique des rôles pour les facteurs biologiques, psychologiques et sociaux, et leurs interactions - c'est-à-dire un modèle bio-psychosocial de l'hypnose.
Facteurs biologiques associés à la réponse hypnotique
Les personnes qui obtiennent un score élevé sur les échelles d'hypnotisabilité présentent des modèles de réponses neurophysiologiques aux inductions et suggestions hypnotiques différents de celles des personnes qui obtiennent un score faible sur les échelles insaisissabilité. Les recherches semblent démontrer que pratiquement toutes les zones cérébrales impliquées dans le traitement de la douleur sont affectées par l'hypnose et l'analgésie hypnotique. Les résultats concernant l'hypnose et les mesures évaluées par EEG des états cérébraux semblent montrer un modèle assez cohérent d'activité thêta plus élevée parmi les hauts, par rapport aux bas ; augmente et diminue à la fois dans la plupart des bandes passantes avec l'hypnose, à l'exception de la thêta, qui a tendance à montrer des augmentations avec l'hypnose dans les hauts et les bas, les effets plus forts de l'hypnose et des suggestions hypnotiques sur l'activité cérébrale chez les hauts que chez les bas. Bien qu'un certain nombre de zones cérébrales spécifiques puissent être impactées par l'hypnose, les zones corticales frontales (en particulier le cortex préfrontal dorsolatéral) et cingulaires semblent être le plus souvent impactées. De plus, l'hypnose est associée à une asymétrie hémisphérique du cerveau. (Jensen et al., 2016) Ajoutent que l'hypnose et la réponse hypnotique sont associées à la fois à des augmentations et à des diminutions de la connectivité fonctionnelle entre les zones du cerveau.
Il faut ici préciser qu’il n'y a pas encore de « signature » cérébrale claire de l'hypnose. Cependant, il est intéressant de remarquer que les mesures de l’activité cérébrale semblent changer en réponse à inductions hypnotiques et suggestions, mais pour la plupart, les zones et le type d'activité semble être plus étroitement liée et cohérente avec les suggestions faites, plutôt que l'hypnose en soi. Les suggestions pour « lâcher prise » peuvent être associées à une diminution de l'activité frontale, tandis que les suggestions pour l'analgésie semblent être associées à une augmentation de l'activité frontale car les systèmes exécutifs sont engagés pour supprimer l'expérience de la douleur. De plus, les réponses neurophysiologiques à l'hypnose et aux suggestions hypnotiques diffèrent systématiquement entre les individus ayant une hypnotisabilité élevée ou faible. (Jensen et al., 2016)
Facteurs psychologiques associés à la réponse hypnotique
Les facteurs psychologiques le plus souvent supposés jouer un rôle dans la réponse à l'hypnose et aux suggestions hypnotiques comprennent l'hypnotisabilité, les attentes, la capacité d'absorption/imaginative, la motivation et les attitudes envers l'hypnose.
La motivation a rarement été testée comme prédicateur de la réponse à l'hypnose, mais lorsqu'elle est examinée, la motivation montre des associations positives avec la réponse hypnotique. Un certain nombre de théoriciens ont émis l'hypothèse que le succès et la réponse aux traitements hypnotiques dépendent au moins en partie d'une motivation accrue du sujet ( Barber, 1969 ; Hammond, 2005 ; Lynn et al., 2008 ; Patterson, Adcock, & Bombardier, 1997 ; Spanos, 1986 ; RW White, 1941). Les attitudes envers l'hypnose ont rarement été testées comme prédicateurs de la réponse à l'hypnose. Les attitudes vis-à-vis de l'hypnose ont été proposées comme d'importants prédicateurs de la réponse hypnotique par un certain nombre de théoriciens depuis au moins 40 ans ( Barber, 1969 ; Lynn & Kirsch, 2006 ; Spanos & Chaves, 1989 )
Facteurs sociaux associés à la réponse hypnotique
Bien que pratiquement tous les théoriciens reconnaissent que l'hypnose a un contexte social, et qu'un certain nombre de théories incluent spécifiquement « le social » dans l'étiquette qu'ils donnent à leur théorie, il y a eu peu de recherches examinant les associations entre les mesures de facteurs sociaux (comme le rapport et contexte) et la réponse à l'hypnose et aux suggestions hypnotiques ( Radtke & Stam, 2008) Alors que les modèles socio-cognitifs de l'hypnose soutiennent que la réponse hypnotique a à la fois des composantes cognitives et sociales, Radtke et Stam (2008) ont soutenu que ces modèles ont tendance à se concentrer davantage sur les facteurs cognitifs plutôt que sur les aspects sociaux de l'hypnose. Cependant, les recherches ont démontré qu’il y a un rapport étroit entre l’alliance thérapeutique et l’hypnotisabilité. Ainsi, on peut affirmer que le lien collaboratif et affectif entre un clinicien et un client/patient est souvent considéré comme un élément essentiel de toute relation thérapeutique, y compris l'hypnose.
C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles seuls deux facteurs sociaux ont été examinés en ce qui concerne leur association aux réponses à l'hypnose : le rapport (également appelé « alliance thérapeutique », « résonance » et « l'harmonie », entre autres étiquettes) et contexte social. En d'autres termes, un mauvais rapport thérapeute-patient peut inhiber la réactivité hypnotique des sujets mais l’inverse est tout aussi véridique. En plus, les recherches semblent démontrer que le contexte social influence la réponse hypnotique. (Jensen et col, 2016) ajoutent que les théoriciens socio-cognitifs ont soutenu que les attentes dépendent souvent du contexte et que placer les sujets dans un contexte hypnotique peut faciliter les attentes et d'autres processus psychologiques qui facilitent ensuite l'augmentation de la réponse hypnotique ( Coe & Sarbin, 1977 , 1993 ; Spanos, 1991 ; Spanos & Coe, 1992 ). Il est intéressant de remarqué que Hylands-White et Derbyshire ( Hylands-White et Derbyshire, 2007 ) ont découvert qu'une procédure de relaxation qualifiée d'« hypnose » produisait une réduction de la douleur plus importante que la même procédure qualifiée de « relaxation ». Spanos et ses collègues ( Spanos, Kennedy et Gwynn, 1984 ) ont démontré que le contexte hypnotique peut modérer l'association entre l'hypnotisabilité et la réponse aux suggestions d'analgésie hypnotique.
Conclusion
Il est essentiel de prendre en compte les aspects biologiques, psychologiques et sociaux afin de comprendre l’hypnose ou l’hypnothérapie dans sa dimension globale. Un être humain n’est pas une machine ni un vase clos imperméable aux influences sociales. Au contraire, la compréhension de l’aspect social de la vie humain est essentielle pour comprendre la dynamique de la vie humaine. Il en est de même pour le phénomène de l’hypnose. Comprendre l’aspect social de sa problématique permet d’élargir la conscience et de réduire la culpabilité ou le blâme imputé à la personne. Ainsi, vous ne serez pas surpris de voir l’aspect social de mon approche ni la pertinence de l’évaluation du fonctionnement social dans la démarche proposée. Pour ce qui est du degré d’efficacité de l’hypnose ou d’hypnotisabilité de la personne, on peut donc conclure que la qualité de la relation thérapeutique est associée à une plus grande réponse aux suggestions hypnotiques.
Sources et références
(Jensen et col, 2016) Article intitulé : MÉCANISMES DE L'HYPNOSE : Vers le développement d'un modèle biopsychosocial NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 1 janvier 2016, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4220267/
Conception scientifique de l’hypnose
(M. Posner &M. Rothbart, 2010) citent Raz et Shapiro (2002) :
« Historiquement, l'hypnose était définie comme un état de conscience altéré, caractérisé par une adhésion accrue à la suggestion et une attention extrêmement focalisée. Alors que cette définition suppose une vision théorique spécifique, au fil des ans, cette caractérisation de l'hypnose a été progressivement affinée et modifiée pour refléter une approche plus théoriquement neutre. »
En plus d’être un état de relaxation physique et mental, il y a un large consensus pour considérer l’hypnose comme un état altéré de conscience. Cependant, (S. Chowdhary & al., 2013) précisent que la conscience peut être définie comme la conscience subjective de l'expérience momentanée interprétée dans le contexte de la mémoire personnelle et de l'état présent. L'état modifié de conscience est également défini en termes de changement dans l'expérience subjective de la personne. Une définition populaire est celle donnée par Tart en 1990. Selon cette compréhension des états altérés de conscience ou de transe, l'hypnose peut être considérée comme une seule, car elle modifie les mécanismes de fond de la conscience, car des changements forts et multiples dans les expériences conscientes sont vécus comme des suggestions hypnotiques.
(D. Desouza & al. 2020) affirment que l’hypnose constitue un état biologique, et que de nombreux facteurs physiologiques et biologiques jouent un rôle ( Ogawa et al.,1993 ). On pense que l'hypnose impliquerait une altération de la conscience accompagnée d'une conscience périphérique réduite et d'une suggestibilité accrue ( Spiegel et Spiegel 2004 ), ce qui pourrait induire, chez la personne et par la personne concernée, des changements dans la perception, l'émotion, la pensée et le comportement ( Cojan et al. 2009). Plus précisément, l'hypnose implique une attention très focalisée, appelée absorption ( Tellegen et Atkinson 1974 ), en combinaison avec la dissociation, la compartimentation de l'expérience ( Elkins et al. 2015 ) et la suggestibilité, décrite comme une réactivité comportementale sans jugement aux instructions des autres ( Spiegel et Spiegel 2004 ).
(A.Vickers & C.Zollman, 1999) prétendent que l'hypnose constitue l'induction d'un état de relâchement physique et psychique, avec une suggestibilité accrue et une suspension des facultés critiques. Une fois dans cet état de relaxation atteint, parfois appelé transe hypnotique, les patients reçoivent des suggestions thérapeutiques pour encourager et motiver les personnes dans leurs changements de comportement ou le soulagement de leurs symptômes. Par exemple, dans un traitement pour arrêter de fumer, un praticien de l'hypnose pourrait suggérer que le patient ne trouvera plus de fumer agréable ou nécessaire. L'hypnose pour un patient souffrant d'arthrite peut inclure une suggestion que la douleur peut être baissée comme le volume d'une radio.
(J. Tuominen & al., 2021) affirment que le cerveau peut être déplacé dans un état différent à l'aide d'un simple signal social, comme le suggèrent des tests sur des sujets hautement hypnotisables. Cependant, ils disent également qu’il est difficile de démontrer un état cérébral global altéré. L'activation cérébrale varie considérablement au cours de l'éveil et peut être volontairement influencée.
(Dr. F. Hoeft & al. 2012) ajoutent qu’il semblerait que le contrôle cognitif amélioré durant l’état hypnotique soit associé à une détection réduite des conflits - absorption dans la tâche couplée à la dissociation d'autres tâches concurrentes. Les données de cette étude soutiendraient une description de l'hypnose comme « une attention et une intention sans conflit ».
Définitions des termes relatifs à l'hypnose
- Transe hypnotique - Un état profondément détendu avec une suggestibilité accrue et une suspension des facultés critiques
- Suggestion hypnotique directe — Suggestion faite à une personne en transe hypnotique qui modifie l’attitude, la perception ou la sensation de la personne. La suggestion peut être formulée en mots, en image ou à l’aide d’une métaphore.
- Suggestion post-hypnotique - Suggestion faite à une personne en transe hypnotique qui modifie la perception après la fin de la transe
Qu'est-ce que l'hypnothérapie ?
On considère traditionnellement l’hypnothérapie comme l’utilisation de l’hypnose, mais aussi d’un amalgame de plusieurs techniques à des fins d’aide et de soutien ou permettant de stimuler le pouvoir d’agir, le rétablissement ou le fonctionnement personnel et social d’un individu. (Arzoo & A. Sidana, 2020) ajoutent que l'hypnothérapie clinique peut aider à gérer le deuil ou les difficultés quotidiennes, favoriser l’acceptation le fonctionnement quotidien ainsi que l'utilisation de mécanismes d'adaptation pour faire face aux deuils ou à la difficulté. (J. Clin, 2014) ajoute qu’il y a eu une prolifération récente des applications d'hypnose. L'hypnose est de plus en plus utilisée à des fins de soins de santé et de bien-être ( Hartman & Zimberoff, 2011 ; Montgomery, David, Winkel, Silverstein, & Bovbjerg, 2002 ; Montgomery, Bovbjerg, Schnur et al., 2007 ; Montgomery, Schnur, & Kravits, 2012 ) et des travaux initiaux indiquent que les interventions d'hypnose en cabinet ou sur Internet peuvent être efficaces pour divers résultats, tels que le sommeil, la fatigue, l'humeur et la qualité de vie ( Farrell-Carnahan, Ritterband et Bailey, 2010).
Pour y parvenir, l’hypnothérapie utilise les suggestions hypnotiques (directes, indirectes, post-hypnotiques). (J. Tuominen & al., 2021) affirment que les suggestions hypnotiques peuvent avoir des effets profonds sur le comportement et l'expérience de certains individus, par exemple en produisant des hallucinations d'apparence réaliste ( Oakley et Halligan 2013 ). Ce qui est confirmé par (A.Vickers & C.Zollman, 1999). En fait, ils affirment que l'hypnose est l'induction d'un état profondément détendu, avec une suggestibilité accrue et une suspension des facultés critiques. Une fois dans cet état, parfois appelé transe hypnotique, les patients reçoivent des suggestions thérapeutiques pour encourager les changements de comportement ou le soulagement de certains symptômes.
L’hypnothérapie sous l’angle des thérapies de relaxation
(A.Vickers & C.Zollman, 1999) ajoutent que l’hypnothérapie constitue également l’utilisation de techniques de relaxation et de méditation à des fins cliniques ou de soutien. C’est donc également une thérapie de relaxation. Un exemple bien connu de technique de relaxation est connu sous le nom de relaxation musculaire séquentielle (SMR), relaxation progressive et relaxation de Jacobson. La méthode Mitchell consiste à adopter des positions corporelles opposées à celles associées à l'anxiété (doigts écartés plutôt que mains serrées, par exemple). Dans l'entraînement autogène, les sujets se concentrent sur l'expérience de sensations physiques, telles que la chaleur et la lourdeur, dans différentes parties de leur corps dans une séquence apprise. D'autres méthodes encouragent l'approfondissement et le ralentissement de la respiration et une tentative consciente de relâcher la tension pendant l'expiration. Ils ajoutent que les techniques de visualisation et d'imagerie s'apparentent un peu à l'hypnose : l'induction d'un état de relaxation suivie de l'utilisation de la suggestion. Les principales différences sont que les suggestions sont visuelles et généralement générées par les patients eux-mêmes. Dans le traitement du cancer, par exemple, on peut demander aux patients de penser à une image qui représente leur système immunitaire tuant les cellules cancéreuses. Un patient pourrait imaginer les cellules immunitaires comme des requins et les cellules cancéreuses comme de petits poissons mangés ; un autre pourrait penser à un jeu informatique dans lequel les cellules cancéreuses sont « zappées » par des vaisseaux spatiaux. La pratique de la méditation se concentre sur l'apaisement ou la vidange de l'esprit. Ils peuvent, alternativement, tenter d'atteindre un état « d'observation détachée », dans lequel ils sont conscients de leur environnement, mais ne s'impliquent pas dans la réflexion sur celui-ci.
Et si l’hypnothérapie était une technique d’art-thérapie psychique ?
La visualisation utilisée dans la relaxation hypnotique fait appel à la créativité, la sensibilité et l’intuition donc au sens artistique de la personne. De ce fait, il n’est pas surprenant d’associer l’hypnothérapie à l’art-thérapie. Selon le site d'information médicale « passeport-santé » l’art-thérapie consiste à utiliser le processus créatif à des fins thérapeutiques. L'art-thérapie utilise la création artistique (dessin, peinture, collage, sculpture, etc.) pour prendre contact avec sa vie intérieure (sentiments, rêves, inconscient, etc.), l'exprimer et se transformer. Cette pratique est très répandue dans les secteurs de la santé. Elle permet de développer une meilleure confiance en soi et favorise la réadaptation. De plus, certaines écoles de pensée considèrent que l’art-thérapie peut dépasser le cadre traditionnel de la thérapie et avoir des visées humanitaires et thérapeutiques plus larges. Elle permettrait de venir en aide aux personnes malades, handicapées ou aux prises avec de la douleur chronique ou des problèmes moteurs, par exemple. En art-thérapie, le but du processus n’est pas artistique. La démarche thérapeutique consiste à laisser progressivement surgir ses images intérieures, qui peuvent être autant le reflet d'expériences du passé que de rêves auxquels on aspire. Le geste créateur fait appel au corps qui se met en mouvement pour créer une œuvre concrète. Dans le même élan, il sollicite l'imagination, l'intuition, la pensée et les émotions. Les images ou les formes ainsi créées, en plus de dévoiler certains aspects de soi, peuvent générer une vision et des comportements nouveaux qui contribueront à des guérisons physiques, émotives ou spirituelles. Bien que peu d’études scientifiques bien contrôlées aient été publiées sur l’art-thérapie, voici les principales références relatives à son efficacité.
Une étude aléatoire avec groupe témoin a été menée auprès de 40 personnes âgées de 70 ans à 97 ans. Les résultats révèlent qu’une intervention d’art-thérapie basée sur l’observation d’œuvres d’art améliore le bien-être émotionnel et divers paramètres physiologiques (pression artérielle, fatigue, douleur, etc.).
En 2010, 2 revues ont conclu qu’une approche d’art-thérapie pouvait être bénéfique chez les gens souffrant de cancer, à plusieurs niveaux de l’évolution de la maladie. Parmi les articles recensés, quelques résultats ont montré une diminution des niveaux d’anxiété et de dépression des patients, une amélioration de leur qualité de vie, ainsi que des effets positifs sur leur croissance personnelle, leur capacité à affronter la maladie et sur leur interaction sociale. Des effets positifs de l’art thérapie (baisse de l’anxiété et du stress) ont également été constatés auprès d’aidants familiaux.
D’après les résultats d’une étude aléatoire menée auprès de 36 étudiantes en sciences infirmières, une séance d’art-thérapie incluant dessins, peinture, écriture et collage pourrait être bénéfique afin de réduire le stress et l’anxiété et favoriser des émotions positives. L'auteur d’un article scientifique regroupant des études de cas et quelques études cliniques a étudié la contribution de l’art-thérapie au traitement du stress. Selon le chercheur, l’art-thérapie pourrait aider les personnes, qu’elles soient victimes ou témoins, à mieux gérer l’ensemble de leurs symptômes de stress d'ordre physique, cognitif, émotif et comportemental. En 2010, une étude clinique a été réalisée auprès de 22 enfants souffrant d’asthme. Elle a permis d’observer que les enfants recevant une séance hebdomadaire d’art-thérapie pendant 7 semaines montraient une diminution des niveaux d’anxiété et une amélioration de leur qualité de vie.
L’hypnothérapie sous l’angle des approches « corps-esprit »
Pour leur part, le Dr Sylvie Dodin Gynécologue et Claudine Blanchet Ph.D. (S. Dodin & C. Blanchet 2010) classent l’hypnothérapie dans la catégorie des approches dites « corps-esprit ». Elles ajoutent que l’on regroupe sous le nom d’approches corps-esprit une foule de techniques et de thérapies qui mettent l’accent sur les interactions entre les pensées, les émotions, le psychisme et le corps physique. L’étude de ces interactions a donné lieu à une discipline qu’on appelle psychoneuroimmunologie. Elle explore les liens complexes entre la conscience (psycho), le système nerveux (neuro) et les mécanismes de défense de l’organisme contre les agents infectieux et la division cellulaire aberrante (immunologie).
En anglais, on l’appelle couramment « mind-body medicine ». Ce n’est toutefois pas une technique médicale à proprement parler. Il s’agit plutôt d’un concept plus ou moins bien défini qui propose de prendre en compte, dans quelque thérapie que ce soit, non seulement les aspects strictement physiques ou matériels, mais également ce qui relève de la « conscience ».
Les grands médecins, philosophes et penseurs de l’Antiquité affirmaient que l’esprit influence la santé et vice versa. On n’a toutefois pu entreprendre de vérifier scientifiquement cette notion que dans la deuxième moitié du XXe siècle, avec l’apparition de spécialités comme les neurosciences. C’est alors qu’on s’est mis à étudier, entre autres, l’influence que pouvaient avoir les pensées, les croyances, les émotions et les sentiments sur la mobilisation des défenses immunitaires par l’organisme.
Le domaine des approches corps-esprit n’est pas défini avec précision. Il est clair que les interventions purement physiques (chirurgie, médication, manipulations corporelles) n’en font pas partie, même si la relation personnelle entre un intervenant et son patient pourrait avoir une certaine influence sur l’issue d’un traitement. Même si plusieurs approches comme l’abandon corporelle, le toucher thérapeutique ou les techniques énergétiques ou la programmation neurolinguistique pourrait faire partie de cette catégorie, on convient généralement que les approches qui composent plus spécifiquement la psycho-neuroimmunologie sont les suivantes :
- Relaxation : hypnose, autohypnose, sophrologie, visualisation, training autogène, biosynergie, tai-chi, Qi Gong, yoga.
- Intériorisation : méditation, réponse de relaxation, approche ECHO, prière.
- Biofeedback.
- Approches psychosociales : groupes d’entraide, soutien social, amis, etc.
Le Dr Sylvie Dodin Gynécologue et Claudine Blanchet Ph.D. (S. Dodin & C. Blanchet 2010) soulignent que les approches « corps-esprit » peuvent permettre d’aider dans le traitement de nombreux problèmes de santé. Elles affirment que diverses approches associées à la psychoneuroimmunologie ont donné de bons résultats dans le traitement de l’incontinence fécal, de l’hypertension, du déficit de l’attention, du diabète, de l’obésité, du syndrome de l’intestin irritable et des troubles cardiovasculaires. Récemment elles ont aussi participé au soulagement des symptômes de la ménopause, de l’insomnie, du stress ou d’anticipation de certaines situations anxiogènes et de la douleur, notamment dans les cas d’arthrite rhumatoïde, d’arthrose, de maux de tête, de maux de dos, de fibromyalgie, et de douleurs chroniques. Elles ont également été associées à des interventions chirurgicales ou à d’autres traitements médicaux. Elles sont aussi employées pour améliorer la qualité de vie des personnes aux prises avec des maladies graves, dont le cancer. Enfin, quelques essais cliniques aléatoires, publiés en 2009, évoquent la possibilité que des interventions de yoga et de relaxation puissent contribuer au traitement de l’asthme.
Les résultats d’une méta-analyse menée en 2002 indiquent que la prise en charge consciente de leur maladie par les sujets est associée de façon significative à une amélioration des indicateurs physiologiques de la santé. À l’opposé, le déni de la maladie ou le fait d’adopter une attitude ne faisant pas appel à la conscience active entraîne une détérioration de l’état de santé. Dans un essai mené en 2003 auprès de 148 personnes atteintes du sida, on a pu observer que les sujets qui participaient à un groupe de relaxation obtenaient de meilleurs résultats aux tests de qualité de vie que ceux qui participaient à un groupe de soutien, ou que ceux qui étaient en attente pour ce type de traitement. Les résultats d’observations menées en 2003 auprès d’un groupe de 42 sujets souffrant de troubles cardiovasculaires aigus ont révélé que les patients dont l’attitude était généralement hostile ou qui avaient été récemment exposés à des situations de stress présentaient un taux élevé de monocytes. Les monocytes sont des globules blancs mononucléaires que les chercheurs associent de plus en plus à l’instabilité de l’activité des plaquettes sanguines, laquelle est responsable de divers troubles cardiovasculaires. À l’inverse, les sujets qui se sentaient soutenus par leur entourage sur le plan émotionnel présentaient un taux moins important de monocytes. Les chercheurs croient que les sujets dont le taux de monocytes est moins élevé auraient de meilleures chances de survie, mais cela reste à démontrer. Dans une vaste synthèse publiée en 2002, des chercheurs australiens ont relevé 6 essais dont les résultats indiquent que diverses interventions d’ordre psychologique peuvent avoir un effet bénéfique sur l’immunité. Ils soulignent cependant que les preuves à cet égard sont nettement insuffisantes pour tirer des conclusions définitives et élaborer des protocoles thérapeutiques dont les effets seraient clairement prédictibles. Pourtant, en 2002, des chercheurs américains rapportaient avoir observé une augmentation du nombre de cellules tueuses naturelles chez des patientes traitées pour le cancer du sein et à qui on avait proposé des séances de visualisation et d’autohypnose. En 2003, un essai à double insu avec placebo a été mené auprès de 48 étudiants durant la période d’examens scolaires. Les résultats ont indiqué que le recours à des techniques de maîtrise du stress permettait de contrer significativement l’affaiblissement de l’immunité (diminution du nombre de cellules tueuses) associé au stress en période d’examens. On avait obtenu des résultats similaires dans 2 essais semblables menés précédemment, de même que dans des essais menés auprès de sujets atteints d’herpès génital ou infectés par le VIH. En 2009, 2 petites études ont été réalisées auprès d’étudiants universitaires en médecine (14 personnes) et en sciences infirmières (32 personnes). Après 16 semaines de yoga ou 8 semaines de méditation, leurs niveaux de stress, d’anxiété et de symptômes de dépression ont diminué de façon significative.
Choisir son approche « corps-esprit »
Le Dr Sylvie Dodin Gynécologue et Claudine Blanchet Ph.D. (S. Dodin & C. Blanchet 2010) soulignent que la recherche sur les approches corps-esprit est encore bien jeune. Même s’il ne fait plus de doute qu’elles soient « bonnes pour la santé », il est difficile de savoir précisément dans quelle mesure et de connaître l’effet exact de telle approche sur tel élément spécifique de la santé.
Pour choisir une approche particulière, on peut d’abord se demander si l’on veut y recourir dans un esprit de prévention ou pour affronter un problème ponctuel précis. Pour prévenir les maladies ou promouvoir le bien-être, on pourra faire appel aux techniques qui permettent de gérer le stress, comme la méditation, le yoga, le tai-chi ou le training autogène. En cas de maladie, que ce soit pour contribuer à la guérison ou pour améliorer la qualité de vie, on pourra avoir recours à des approches plus « pointues » comme les psychothérapies, l’hypnose ou le biofeedback. Elles ajoutent que la plupart des organismes de recherche et d’information sur le cancer suggèrent aux patients d’entreprendre – parallèlement aux traitements classiques – une démarche personnelle susceptible de mettre en œuvre leurs ressources intérieures d’autoguérison. On peut certainement appliquer ce conseil pour n’importe quelle autre maladie, grave ou bénigne.
Même si l'hypnose a été connue à cause des spectacles de foire, il ne faudrait pas croire à un pouvoir magique, mais simplement à l'utilisation de certaines facultés de notre cerveau. Son utilité est suggérée pour plusieurs problèmes, attitudes, habitudes, et réactions corporelles. Aujourd'hui, plusieurs hôpitaux utilisent l'hypnothérapie et l'hypnose médicale comme une approche complémentaire à certains traitements comme le cancer, l'infertilité, la gestion de la douleur, la gestion du stress, les toxicomanies, etc.
Je crois personnellement que l'hypnose doit être considérée comme un soutien psychique qui permet d'amplifier ou de compléter certaines thérapies, car c'est un moyen d'accéder aux ressources inconscientes de la personne afin de permettre l'émergence de nouveaux comportements plus créatifs et plus positif pour la vie de la personne. Son utilisation est en lien avec « la réappropriation du pouvoir d'agir ».
On pourrait également décrire le cheminement proposé comme une approche axée sur « la réduction des méfaits » à travers la réduction de certains stress situationnels facilitant ainsi la souplesse psychologique, l'adaptation, le développement de la résilience permettant ainsi de mobiliser les ressources internes et externes dans une dynamique de changement de la personne en en interaction avec son environnement. La conception de l'identité sous l’angle d'une interaction entre le social interne et le social externe permet également d’intensifier la conscience de son pouvoir d'agir sur soi et sur certains éléments de son environnement.
Sources et références
(Arzoo & A. Sidana, 2020) Article intitulé : L'hypnothérapie clinique dans la résolution du deuil, NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 9 mars 2020, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7173667/
(D. Arztel, 2016) Article intitulé : L'efficacité, la sécurité et les applications de l'hypnose médicale, NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 1 août 2017, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4873672/
(H Jiang et al., 2017) Article intitulé : Activité cérébrale et connectivité fonctionnelle associées à l'hypnose NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 1 août 2017,
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/search/all/?term=brain+activity+and+functional+connectivity+associated+with+hypnosis
(J. Clin, 2014) Article intitulé : Hypnose : Une revue systématique des applications d’hypnose NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 1 août 2017,
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3804912/
(S. Dodin & Dr. Sylvie Dodin Gynécologue Claudine Blanchet Ph.D.
C. Blanchet 2010) Article intitulé : Approche corps-esprit principes d’action et applications. Mis en ligne en avril 2010 sur le site Passeport santé.net
https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=approches_corps_esprit_th
(Médoucine, 2018) Article intitulé : Fiche Art-thérapie
Site Internet sur la santé naturelle, Passeport-santé.
Publié en ligne en décembre 2018.
https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=art_therapie_th
(J. Tuominen & al., 2021) Article intitulé : État cérébral séparé pendant l'hypnose
NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 10 mars 2021.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7959214/
(A.Vickers & C.Zollman, 1999)Article intitulé : Thérapies d'hypnose et de relaxation
NCBI, Bibliothèque Nationale de médecine des États-Unis, Publié en ligne le 20 novembre 1999
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1117083/
L'hypnose de spectacle
L'histoire de l'hypnose dépasse largement celle de la thérapie car, en plus d’être une pratique millénaire, elle n’a jamais eu de frontières claires. On retrouve donc des techniques hypnotiques dans la santé, dans les pratiques méditatives, dans l'occultisme et, bien sûr, dans les spectacles de magie. C’est sûrement pourquoi elle a toujours été une source de controverses. Les controverses relatives à l’hypnose dépassent la dimension des thérapeutiques officielles et traditionnelles, car elles sont également intrinsèques à l’histoire même de l’hypnose.
En fait, deux courants de pensée se sont toujours opposés : le pouvoir de la suggestion et le magnétisme animal. Dans les deux cas, on observait une transe qui permettait d’augmenter le champ de conscience et ainsi de guérir certains maux. Le précurseur du magnétisme animal était le médecin allemand Franz-Anton Mesmer qui postulait l’existence d’un fluide magnétique universel dont on pouvait faire une utilisation thérapeutique. Il introduisit, en 1773, l’expression du «magnétisme animal», en opposition avec le magnétisme des métaux. Son ambition était de donner une interprétation rationnelle et scientifique aux phénomènes de la transe. Ces recherches sont tombées dans l’oubli, car il a été prouvé que ce n’était pas un phénomène physique, mais psychique. Ce n’est qu’après sa mort que le magnétisme a fait partie des spectacles de magie et de foire. Au fil du temps, l’hypnose est devenue plus connue que le magnétisme et cela s’est traduit par une augmentation des techniques hypnotiques dans les spectacles.
Bien que l’hypnose de spectacle soit toujours populaire, il ne faut pas croire qu’elle constitue un divertissement. En fait, l’hypnose de spectacle comporte de nombreux dangers et n’est aucunement réglementée. L’hypnose constitue une porte sur l’esprit intérieur d’un individu et un outil puissant de programmation psychique. Avant de laisser son cerveau entre les mains d’un «show man», ne faudrait-il pas qu’il ait au préalable de solides compétences ? Saviez-vous que plusieurs des personnes qui ont assisté à un spectacle d’hypnose se sont sentis inconfortables et une large proportion de ces personnes ont eu besoin de thérapies afin de retrouver leur fonctionnement normal ?
Par mes propos, vous réaliserez aisément que je ne suis pas un partisan de l’hypnose de foire et que je mets en garde les gens contre de telles pratiques sociales…
L'histoire de l'hypnose dépasse largement celle de la thérapie car, en plus d’être une pratique millénaire, elle n’a jamais eu de frontières claires. On retrouve donc des techniques hypnotiques dans la santé, dans les pratiques méditatives, dans l'occultisme et, bien sûr, dans les spectacles de magie. C’est sûrement pourquoi elle a toujours été une source de controverses. Les controverses relatives à l’hypnose dépassent la dimension des thérapeutiques officielles et traditionnelles, car elles sont également intrinsèques à l’histoire même de l’hypnose.
En fait, deux courants de pensée se sont toujours opposés : le pouvoir de la suggestion et le magnétisme animal. Dans les deux cas, on observait une transe qui permettait d’augmenter le champ de conscience et ainsi de guérir certains maux. Le précurseur du magnétisme animal était le médecin allemand Franz-Anton Mesmer qui postulait l’existence d’un fluide magnétique universel dont on pouvait faire une utilisation thérapeutique. Il introduisit, en 1773, l’expression du «magnétisme animal», en opposition avec le magnétisme des métaux. Son ambition était de donner une interprétation rationnelle et scientifique aux phénomènes de la transe. Ces recherches sont tombées dans l’oubli, car il a été prouvé que ce n’était pas un phénomène physique, mais psychique. Ce n’est qu’après sa mort que le magnétisme a fait partie des spectacles de magie et de foire. Au fil du temps, l’hypnose est devenue plus connue que le magnétisme et cela s’est traduit par une augmentation des techniques hypnotiques dans les spectacles.
Bien que l’hypnose de spectacle soit toujours populaire, il ne faut pas croire qu’elle constitue un divertissement. En fait, l’hypnose de spectacle comporte de nombreux dangers et n’est aucunement réglementée. L’hypnose constitue une porte sur l’esprit intérieur d’un individu et un outil puissant de programmation psychique. Avant de laisser son cerveau entre les mains d’un «show man», ne faudrait-il pas qu’il ait au préalable de solides compétences ? Saviez-vous que plusieurs des personnes qui ont assisté à un spectacle d’hypnose se sont sentis inconfortables et une large proportion de ces personnes ont eu besoin de thérapies afin de retrouver leur fonctionnement normal ?
Par mes propos, vous réaliserez aisément que je ne suis pas un partisan de l’hypnose de foire et que je mets en garde les gens contre de telles pratiques sociales…
L'auto-hypnose
L’auto-hypnose constitue une technique d’utilisation de l’hypnose autogène et autogérée donc de se placer par soi-même, dans un état modifié de conscience. Je qualifie l’auto-hypnose d’expérience mnémonique. En fait, c’est généralement l’intervention de la mémoire kinesthésique qui recrée l’état ressenti lors d’une séance dirigée. Par exemple, si vous avez reçu fréquemment des massages corporels, votre mémoire a enregistré les sensations psychologiques et physiologiques relatives à cet état. Ainsi, en se replaçant dans le souvenir de l’expérience, il est possible de ressentir les mêmes sensations et ainsi faire réagir son corps et son esprit. Il en est de même avec l'hypnose. Vous réaliserez que les souvenirs possèdent un grand pouvoir de reproduire certains effets bénéfiques ou néfastes tant au niveau du corps que de l’esprit.
Bien qu’il y ait beaucoup de cours d’auto-hypnose, je crois que la meilleure méthode restera toujours de recréer une expérience guidée plutôt que de rechercher un état inconnu. C’est la raison pour laquelle je préconise toujours une séance dite «ouverte» guidée par un professionnel servant de canevas aux séances ultérieures.
L’auto-hypnose fait donc partie d’une thérapie autogérée afin d’améliorer sa santé, développer ses aptitudes et sa capacité à réussir, d’intensifier la confiance en soi ou de modifier ses habitudes et attitudes. C’est un outil puissant de développement personnel et de bien-être qui doit être utilisée judicieusement.
L’auto-hypnose constitue une technique d’utilisation de l’hypnose autogène et autogérée donc de se placer par soi-même, dans un état modifié de conscience. Je qualifie l’auto-hypnose d’expérience mnémonique. En fait, c’est généralement l’intervention de la mémoire kinesthésique qui recrée l’état ressenti lors d’une séance dirigée. Par exemple, si vous avez reçu fréquemment des massages corporels, votre mémoire a enregistré les sensations psychologiques et physiologiques relatives à cet état. Ainsi, en se replaçant dans le souvenir de l’expérience, il est possible de ressentir les mêmes sensations et ainsi faire réagir son corps et son esprit. Il en est de même avec l'hypnose. Vous réaliserez que les souvenirs possèdent un grand pouvoir de reproduire certains effets bénéfiques ou néfastes tant au niveau du corps que de l’esprit.
Bien qu’il y ait beaucoup de cours d’auto-hypnose, je crois que la meilleure méthode restera toujours de recréer une expérience guidée plutôt que de rechercher un état inconnu. C’est la raison pour laquelle je préconise toujours une séance dite «ouverte» guidée par un professionnel servant de canevas aux séances ultérieures.
L’auto-hypnose fait donc partie d’une thérapie autogérée afin d’améliorer sa santé, développer ses aptitudes et sa capacité à réussir, d’intensifier la confiance en soi ou de modifier ses habitudes et attitudes. C’est un outil puissant de développement personnel et de bien-être qui doit être utilisée judicieusement.